Thierry DUPHIL, l’entrepreneur qui fait vivre le paritarisme

À la tête d’une PME depuis 1988, il est de ces dirigeants qui croient à la force du collectif. En tant que chef de file du collège patronal à la Caisse d’Allocations Familiales des Alpes-Maritimes, Thierry DUPHIL défend une vision constructive du rôle de l’entreprise dans les politiques sociales.

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel et vos principaux engagements ?

 

Je suis chef d’entreprise depuis 1988 dans le secteur du bâtiment, à la tête de la société Antarès, qui emploie aujourd’hui une quinzaine de salariés. J’ai parallèlement un parcours militaire, en tant qu’officier, et une longue expérience de l’engagement économique et social : près de 35 ans de mandats dans différentes institutions. J’ai présidé le CFA d’Antibes puis le CFA régional PACA, avant de siéger au Tribunal de Commerce pendant 29 ans et au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale pendant 10 ans. Depuis plus de 17 ans, je suis mandataire à la Caisse d’Allocations Familiales, où j’ai exercé plusieurs responsabilités, notamment celle de premier vice-président départemental et de vice-président régional.

 

Quel est le rôle d’un chef de file au sein de la CAF ?

 

Il assure la coordination et la cohérence du collège patronal au sein du conseil d’administration et des commissions. C’est un rôle d’écoute, d’animation et de représentation, visant à garantir que nos prises de position soient concertées et alignées. Nous sommes huit mandataires patronaux sur seize membres au total.

 

Comment s’organise l’activité d’un mandataire ?

 

Il n’y a pas de journée type, car les missions dépendent des commissions : action sociale, marchés, recours amiables, ou encore appels d’offres. Certaines se réunissent plusieurs fois par mois, d’autres plus ponctuellement. Un mandataire actif doit consacrer en moyenne deux à quatre jours par mois à son mandat. C’est une implication compatible avec une vie professionnelle, mais qui demande de la régularité et de la disponibilité.

 

Quels sont les enjeux essentiels du rôle de mandataire à la CAF ?

 

Le cœur de l’action se situe dans les commissions, plus encore que dans le conseil d’administration. C’est là que nous examinons les dossiers présentés par les services, que nous pouvons débattre, proposer, accepter ou refuser certaines aides.

Chaque décision a un impact sur les familles, les structures sociales ou les collectivités. C’est une fonction à la fois technique, humaine et éthique, où le bon sens et l’équilibre priment.

 

Quelles sont, selon vous, les qualités nécessaires pour exercer ce mandat ?

 

Patience, car le dialogue social suppose l’écoute et la compréhension de points de vue parfois très éloignés du nôtre. Fermeté, car il faut savoir défendre les positions du collège patronal avec conviction et cohérence. Et surtout, il faut une vraie curiosité intellectuelle, l’envie de comprendre les mécanismes sociaux et économiques qui structurent notre société.

 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui envisage de devenir mandataire ?

 

Je lui dirais que c’est une expérience humaine et intellectuelle unique. On y découvre le fonctionnement du paritarisme, la richesse du débat et la complexité des enjeux sociaux. C’est une belle école d’écoute, de dialogue et de responsabilité. On en ressort grandi, avec une vision plus complète de la société et du rôle que peut y jouer l’entreprise.

 

Quelle est votre plus grande satisfaction dans cet engagement ?

 

Savoir que nos décisions contribuent à améliorer le quotidien des familles, à soutenir des structures locales, à maintenir un équilibre social sur notre territoire, c’est une vraie fierté. Sur un plan plus personnel, c’est la richesse des rencontres et l’ouverture d’esprit que cet engagement m’a apporté au fil des années.