Édito d’octobre de Franck CANNATA, président de l’UPE06
Les nombreux chefs d’entreprise que je rencontre me font tous part de leur inquiétude liée à l’incertitude politique. Notre pays est fragilisé par l’absence de volonté collective de régler le problème de la dette, et force est de constater que les intérêts politiciens ont de nouveau pris le dessus sur l’intérêt général du pays.
Pendant ce temps, la Bourse chute, les taux d’intérêt montent, la crise des finances publiques ne cesse de s’aggraver et le monde économique freine les investissements, fragilisant la croissance déjà timide. L’inquiétude monte aussi, avec une forte probabilité de voir la croissance du pays amputée de 0,3 point de PIB en 2026, après avoir déjà été obérée de 0,4 point cette année.
Cette situation délétère, qui pèse sur la croissance, génère moins de revenus, de bénéfices, et de recettes fiscales. Face à l’incertitude actuelle, l’épargne progresse : c’est de l’argent qui n’est pas orienté vers la consommation. Tout cela a pour conséquence une aggravation des difficultés budgétaires de l’Etat.
Nos entreprises, qui souffraient déjà d’un cruel manque de visibilité sur le plan budgétaire et fiscal depuis plus d’un an, pourraient être incitées à davantage de prudence et donner un nouveau coup de frein à leurs investissements et aux embauches. Avec à la clé, la menace d’un scénario catastrophe, un vrai retournement du marché du travail.
Au nom de la France qui travaille, de la France qui se lève tôt et qui refuse de voir son économie sombrer, nous demandons au président de la République et à la représentation nationale de sortir de l’impasse actuelle et de donner un budget à la France. Nous en appelons à la responsabilité de la classe politique, et à ne pas dresser les uns contre les autres. Les entreprises ne doivent pas être les victimes de la dissolution ratée et des largesses budgétaires de l’Etat depuis plus de 50 ans.
Taxer davantage les entreprises, comme taxer encore plus le travail et les salariés, c’est toujours une erreur. Au contraire, les pouvoirs publics devraient nous encourager à créer davantage de richesse pour que nous puissions la partager, y compris avec l’Etat.
Chefs d’entreprise, salariés, forment une même communauté tournée vers le progrès et la création d’une valeur à partager. Ensemble, ils sont des acteurs de la cohésion sociale.
